Ok ok alors il y a quelques jours on a vu passer une info qui n’est pas passée inaperçue chez les zouzous.
Le gouvernement, le grand, le vrai, s’est associé à Netflix (non c’est pas une vanne) pour attirer des touristes en France. Le concept c’est Atout France, une agence du ministère chargé du Tourisme, qui en partenariat avec la plateforme, promeut les lieux en France où ont été tournés des contenus (notamment via un guide de voyage). Plus largement, ça vise à favoriser le ciné-tourisme et donc à faire rayonner la France et donner envie de s’y rendre.
Une fois n’est pas coutume (tu cocos), ça nous a mené à un petit débat.
D’un côté, c’est plutôt cool pour une institution publique comme le gouvernement de diversifier ses armes de « soft power » plus pop (cf sa signature musicale ouéoué). C’est savoir s’associer avec des groupes culturels modernes comme Netflix, un acteur qui fait partie de nos usages du quotidien, en France et dans le monde. Avec une force d’impact dingo : Netflix fin 2023 c’est 260 millions d’abonnés, et en moyenne 62 minutes par jour pour les Américains. (Statista).
Maaaaaais. D’un autre côté, ça donne un peu l’impression que la France a besoin de faire sa pub, et pas franchement de la meilleure façon. Parce que quand on voit certains contenus produits par Netflix pour parler de la France, au hasard Emily in Paris, on comprend bien les limites du « American gaze » sur notre pays. Un succès commercial oui, driver de tourisme soit-dit en passant. Mais des images stéréotypées, huilées, qui ne reflètent en rien l’état actuel de la France, dans sa globalité et sa diversité. Et c’est un peu grinçant (surtout en période de crise sociale & économique).
Point de vue intéressant sur ce partenariat, Raphaël Llorca (Fondation Jean Jaurès) parle de la « souveraineté narrative : à qui appartient le pouvoir de raconter qui nous sommes, en tant que nation ?». Il fait ainsi référence au recours à une entité étrangère (et non pas à un Arte ou un Canal) pour relater ce qui fait la France, la France. Et c’est vrai que quand on repense à la polémique de la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde de rugby (organisée par des Français) censée « Célébrer l’art de vivre à la française », mais qui avait été jugée ringarde et très loin de la France d’aujourd’hui, c’est à se demander comment raconter l’hexagone.
Alors à l’approche des JO, qui n’enchantent pas les Français (et c’est un euphémisme lol), comment donc véhiculer des imaginaires positifs et fiables sur la Fronce, sans tomber ni dans le Franchouillard, ni dans les clichés ?
Une piste a commencé à pointer son nez chez le groupe de VTC Heetch, pour mieux représenter la banlieue.