L’occasion fait vraiment le larron

Acheter de seconde main aujourd’hui, c’est largement normal. On n’est pas gêné de porter un jean qui a déjà été porté par quelqu’un d’autre, ou d’utiliser un vélo d’appartement avec lequel quelqu’un d’autre, avant nous, s’est cru capable de tenir ses bonnes résolutions.

Mais est-on aussi à l’aise pour acheter d’occasion…
… une robe de mariée ?
… un dentier ?
… une tombe ?

Tous ces exemples existent. Le dernier notamment étant le fait récent d’un artisan d’Indre-et-Loire qui, remarquant que les pierres tombales à l’abandon finissaient à la poubelle alors qu’elles coûtent cher et sont faites de très beaux matériaux, a proposé de les réutiliser pour de « nouvelles » tombes. 

Alors forcément, ça peut surprendre. Et si on a plus de mal à passer le cap de la seconde main pour ce genre d’achat, c’est que ça remet en question le sacré. Le sacré (sacre) du mariage. L’importance sacrée de la santé. Le sacré de la mort.

Et pourtant, on est forcés d’admettre que dans un contexte de crise environnementale (et par ailleurs économique), le bon sens voudrait qu’on réutilise tout ce qu’on peut réutiliser. Alors peut-être qu’en tant que publicitaire, une de nos missions c’est de participer à cette grande déconstruction du sacré. On a déjà commencé à le faire, en désacralisant le neuf – avec Backmarket par exemple. En désacralisant le beau – avec les fruits et légumes moches. En désacralisant l’achat vs. la location – avec Kiloutou par exemple. C’est quoi la prochaine étape ?