welcome to my crib

Aurions-nous fait du stalking un truc sexy et désirable ? C’est ce qu’on pourrait croire à voir la passion générale pour cette curiosité (un peu malsaine) pour les maisons et les intérieurs des stars.

Cette omniprésence d’extimité (ça veut dire l’intime mis en public… eh ouais, on roucoule la langue de Molière ici) s’est installée tout doucement dans nos quotidiens. D’abord avec l’explosion de la télé-réalité, où les Kardashian offrent à voir leurs maisons sous toutes les coutures. Et puis dans des formats vidéos dédiés, surtout proposés par Vogue, qui ont connu un succès fou alors qu’on était tous enfermés chez nous circa 2020. Dans le format 73 questions, le premier plan est une caméra en POV qui toque à la porte. On ne peut pas faire plus explicite.

Mais pourquoi est-ce qu’on kiffe tellement se rappeler qu’on paye 1k de loyer pour une studette à Ménilmontant ?

La réponse est pas ultra réjouissante. Pour la faire rapide, c’est un mécanisme de projection et d’évitement. Parce que le gap entre les riches et les pauvres se creuse, c’est un moyen pour les jeunes de se contenter du simple rêve d’être proprio Et aussi parce qu’entrer CHEZ les stars, c’est le point culminant des relations para-sociales, qui augmentent l’impression de proximité et l’appréciation pour la célébrité.

En bref, sous le régime néo-libéral, le foyer est devenu un asset de branding comme un autre. Et c’est pas les influenceurs qui te diront le contraire.