La nouvelle girl boss est-elle lazy ?

Femme et feignante : c’est ce que revendique la nouvelle trend « Lazy girl job », le hashtag cumulant à lui seul plus de 22 millions de vues sur TikTok.

Ce mouvement, à l’initiative de Gabrielle Judge ou la « anti work girl boss » sur TikTok, revendique une nouvelle relation au travail, qui combine bon salaire et effort minimal. S’acharner au travail et rester fidèle à une entreprise pour une reconnaissance moindre, c’est une vision du travail qui ne fonctionne plus pour la gen Z, c’est ce que soutiennent la jeune femme et les adeptes du mouvement.

Alors forcément, ça surprend, car dans les années 2000, le mouvement « Girl Boss » revendiquait tout le contraire. Quand Sophia Amoruso disait « Je suis une capitaliste, je suis une PDG et je dirige un énorme business » , elle incarnait une figure féministe forte. En 2010, elle publiait même un livre intitulé « Girl Boss », donnant des conseils pour être une femme au sommet de sa carrière. Ok Miranda Priestley. 

Mais les adeptes du Lazy Girl Job ne voient pas les choses comme ça. Elles considèrent que le féminisme c’est avant tout placer la barre où on veut. Elles ne souhaitent pas se tuer à la tâche pour obtenir une reconnaissance moindre. Elles travaillent pour être à la hauteur de leurs ambitions et assument le fait de ne pas en avoir en faisant juste ce qu’il faut pour gagner leur vie, sans subir la pression sociale liée à la performance des femmes. Si le capitalisme est le fait quasi essentiel des hommes depuis 150 ans, quoi de plus féministe finalement que de s’affranchir des dogmes qu’il nous impose ?

Finalement le nouveau féminisme c’est d’avoir à poste égal salaire égal, et ne plus toujours chercher à en faire plus pour ne jamais avoir la reconnaissance qui va avec. Ce n’est plus la réussite à tout prix, mais plutôt faire leurs choix de vie aux moments où elles le souhaitent sans subir les contingences sociétales. Le nouveau féminisme, c’est la réussite selon ses propres critères et sans tout sacrifier, c’est s’autoriser à faire ou à ne pas faire.