Aujourd’hui Marcel, on est vénères et on te raconte pourquoi. ⚡️
Il y a quelques jours sur la chaîne de TV privée CNews, le chroniqueur Pascal Praud a de nouveau fait une sortie de route (cf des petites polémiques bien sympas sur des sujets de misogynie ou de conspirationnisme qui lui collent au popotin), en visant ce coup-ci les écologistes.
On te met un florilège de ses citations pour bien comprendre de quoi il s’agit : « Le glyphosate, tout le monde est d’accord pour dire qu’il n’y a aucun impact sur la santé des humains ». « On assiste à une prise de conscience de la dinguerie écologique ». « La France n’a pas vocation à sauver le climat, il en a vu d’autres le climat ». Nice hein?
Alors, par où commencer ? De 1, c’est faux (#fakenews quand tu nous tiens), et Camille Etienne l’a très bien prouvé dans une réponse sur Instagram : de nombreuses études scientifiques font le lien entre cet herbicide et les risques de cancer. Le problème, c’est que le rayonnement de CNews (2ème chaîne d’info en 2023) et de cet animateur devrait impliquer un rapport à l’information plus fiable. Sinon, il faut appeler ça un média d’opinion (et encore). Quid donc d’un retour du CSA ou de l’Arcom sur tout ça ?
Car nier l’urgence climatique en 2024, c’est plus possible. Notamment quand on sait que moins de 6 Français sur 10 voient dans le changement climatique un phénomène lié à l’activité humaine (Ipsos) vs selon le rapport du Haut Conseil pour le climat, un Français émet en moyenne 6,5 tonnes d’équivalent CO2 par an (2022). Alors laisser passer des discours d’un boomer en colère qui déforment la réalité, c’est un grand NON.
De 2, ce qui nous affole aussi, c’est le durcissement qui se crée dans les discours anti-écolos.
« Eco-fascisme », « Folie écologique », « Eco-terrorisme ». Le vocabulaire employé contre les militants pour le respect de la planète s’extrêmise dans certains médias, ce qui se répercute sur leurs représentations dans les imaginaires collectifs. En fait, ne pas être d’accord sur tout : les moyens, les méthodes des écologistes c’est une chose, mais les diaboliser dans l’esprit des gens c’est flippant, d’autant plus que ça s’explique parfois par des intérêts économiques de groupes et lobbys.
On a essayé de comprendre ce qui pouvait aussi expliquer ce genre de discours. Au-delà d’un décalage générationnel, la conjoncture actuelle (inflation, crise de l’énergie) amène des gens à remettre en cause le bénéfice de la transition énergétique. 37% des Européens sont “sceptiques sur les bénéfices de la transition énergétique, estimant qu’elle aura davantage d’effets négatifs que positifs sur leur qualité de vie et leur bien-être” (Ipsos). Tout ceci, alors même qu’il est de plus en plus difficile d’éviter les catastrophes directement liées au dérèglement climatique, même en France (cf les canicules de l’été).
Alors quid de notre rôle à nous, les communicants, pour que les mots dans les discours écologistes ne soient pas dénigrés ? Quid aussi de notre responsabilité à toujours infuser dans nos messages et campagnes un versant et un focus très particulier sur l’environnement, pour mieux le préserver ?
Au boulot ! 👊