TOUCHE PAS À MA PUB

Le roi du buzz et de la culture du vide – aka Hanouna – a lancé une fausse rumeur sur sa potentielle participation aux prochaines élections présidentielles mais a fini par démentir sur Europe 1, fin avril. S’il ne prétend pas devenir président maintenant, il continue de se rapprocher de la sphère politique en lançant sa propre agence de communication CHAPCHAK. dont l’objectif annoncé est de « dépoussiérer l’image des figures publiques et des entreprises ». Son constat est le suivant : « de nombreux Français s’informent principalement via les réseaux sociaux, ce qui pousse les hommes politiques à y intervenir, parfois sans maîtriser les codes, risquant ainsi de « brouiller leur message ». Avec CHAPCHAK Hanouna vend donc sa maîtrise des réseaux sociaux et sa capacité à créer du buzz en promettant à tous ses clients d’augmenter leur côte de popularité. 

Mais QUI sont ces gens qui demandent conseil à Hanouna ? Pour l’instant, leurs noms ne sont pas publics mais avec les Zouzous on parie qu’ils se situent plutôt à droite – voire à l’extrême droite – de l’échiquier politique : entre la proximité de Baba avec Bololo et les deux patrons de l’agence (dont Karl Astié, ex-directeur de cabinet des Républicains), le doute est mince.

Là où ça devient intéressant pour nous c’est que CHAPCHAK ne compte pas s’arrêter à la com politique ou corporate : l’agence se dit prête à travailler avec des marques de grande consommation. Et à une époque où plus de 10 millions de Français votent RN, il ne serait pas très étonnant que des marques grand public soient tentées de se droitiser pour « coller à l’air du temps » et aux convictions supposées d’une part de leur coeur de cible. Dès lors, on risque d’assister à une politisation accrue des marques où choisir entre CHAPCHAK et une agence plus classique type Publicis, reviendrait un peu à choisir entre la droite (dure) et la gauche (caviar).

Dans ce contexte et avec un RN qui séduit toujours plus d’électeurs, des questions se posent : comment continuer à défendre des idées progressistes dans nos pubs sans risquer de perdre des clients ? Est-ce encore possible de continuer à s’engager sur le terrain de l’inclusion et de la diversité sans porter atteinte à notre business ? 

Avec les zouzous on pense que c’est non seulement possible mais que c’est même notre devoir : plus que jamais nous devons endosser un rôle de conseiller pour expliquer aux annonceurs qu’un certain progressisme n’a jamais empêché les retombées économiques. C’est même le contraire ! Une étude récente menée par le Secrétariat de l’Unstereotype Alliance auprès d’ONU Femmes en collaboration avec l’Université d’Oxford (2024), démontre que les marques adoptant des pratiques publicitaires plus inclusives : vendent plus (+16,26 % à long terme) ; sont davantage considérées (+33 %) et fidélisent mieux (+15 %) – et ça, c’est vrai dans tous les secteurs et sur tous les marchés !! 

Ceci dit, ça ne veut pas dire que TOUTES les marques doivent communiquer sur TOUT et n’importe quoi. Si elles souhaitent éviter d’être taxées d’opportunistes ou de « hors-sol », il convient de se poser un certain nombre de questions avant de prendre position. Dans notre élan de générosité, on te partage quelques tips gratos : 

  • Toujours s’assurer de la pertinence du message par rapport à l’ADN de la marque, son cœur de métier et son héritage. 
  • Être conscient du risque de réactions négatives immédiate et donc anticiper les critiques potentielles, évaluer les risques et de préparer des réponses.
  • Connaître intimement son audience pour être sur d’être au moins soutenu par son cœur de cible.

Bref, tu l’auras compris, à moins d’être un facho convaincu, il n’y a pas de raison de laisser la droite – et surtout son extrême – progresser sur le terrain des idées et des imaginaires ! 😉