Si on te dit « Frappe de Randal Kolo Muani. France – Argentine. Finale de coupe du monde 2022… » Soit tu découvres que Randal est un prénom (oui), soit tu sais de quoi on parle… et tu te rappelles forcément de la STU-PEUR que t’as vécu ce jour-là ! Et bah près de 3 ans plus tard, c’est un nouveau choc pour les fans de foot en France mais dans un tout autre registre…
Pour la toute première fois en France, et même en Europe un créateur de contenu, en l’occurrence Zack Nani, va devenir diffuseur officiel d’un championnat de football, la Saudi Pro League. Oui, un championnat de foot gratuit en France, c’est possible (enfin !). Et ce sera en direct sur Twitch et Youtube, avec 1 à 3 matchs par journée de championnat. Ça marque un vrai tournant, à l’heure où la Ligue 1, en péril, est en pleine crise avec ses droits de diffusion.
Zackaria Haddad alias Zack, c’est un créateur de contenu qu’on connaît notamment pour son émission Zack En Roue Libre. Il y reçoit et interviewe différentes personnalités allant de Karim Benzema à Squeezie. Devenue aujourd’hui une véritable référence, l’émission a accueilli plus de 250 invités cumulant des dizaines de millions de vues. Finalement, Zack Nani, c’est quasiment un média à lui tout seul. Mais avant de rentrer dans notre analyse tactique à la Pep Guardiola, on peut se demander c’est quoi, en vrai, un média ? C’est ni plus ni moins qu’un support ou un moyen de diffusion de l’information, quelle qu’elle soit (…) Merci Einstein, mais alors dis nous en quoi les créateurs de contenu sont en passe de devenir les médias de demain ?
D’abord, ils s’adaptent aux codes des nouvelles générations, voire même les définissent. On ne les appelle pas influenceurs pour rien ! Par rapport aux médias tradi, ils sont évidemment beaucoup plus détente. Quand on regarde leur contenu, on sent une réelle transparence presque comme si on passait un moment avec des potes. Cette ultra-proximité contraste forcément avec des médias tradi qui se moquaient, il y a encore quelques années, des « ados qui se filment en jouant à des jeux vidéo pour gagner de l’argent ». L’homme en noir n’a pas vu si clair sur ce coup là… Boum ! 1-0 pour la team créateurs dans ce match au sommet !
Cette audience, relativement jeune se sent donc plus proche et a fortiori est beaucoup plus engagée. Et engagement rime avec argent ! (Captain Obvious is back) Et c’est peut-être là que les créateurs de contenu ont leur carte à jouer ! Si Canal+ a laissé les droits de la Saudi Pro League, c’est principalement parce que ce n’était pas rentable pour la chaîne. Zack Nani quant à lui, mise sur les abonnements payants de sa communauté, les rediffusions, les partenariats avec les marques ainsi que les revenus générés par la publicité. Donc plus il y a d’audience, plus ça rapporte. À voir si le lyonnais réussit là où Canal + a échoué. Ça fait déjà 2-0 pour les créateurs, mais on demande la VAR quand même !
Et dans tout ce royaume de spéculation, il y a le roi : le contenu ! C’est lui qui règne. On est en 2025, et Lavoisier pourrait faire un TikTok redisant que « Rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme » il aurait toujours raison. Aujourd’hui, il ne s’agit plus de sérendipité mais bien d’ingéniosité pour remettre au goût du jour une recette qui a fait ses preuves. Il y a de nombreux exemples d’autres créateurs de contenu qui jouent déjà ce rôle de média. Hugo Décrypte, c’est ni plus ni moins que Journal TV pour la Gen Z. Guillaume Pley avec Legend, c’est une forme de radio mais en podcast. Dans un autre registre, Michou retransmettait sur sa chaîne Twitch en direct DALSI, la version internet de l’émission Danse Avec Les Stars de TF1. Ou enfin, il y a même des créateurs qui ont créé et diffusé eux mêmes du contenu “mass-media diffusable” comme le GP Explorer de Squeezie ou bien la Kings League. Penalty à la 90+5’. Pleine lucarne, ça fait 1, 2 et 3 – 0 pour les créateurs de contenu !
Au-delà de la victoire des créateurs dans ce match, certains médias tradi ont tout de même bien cerné tous ces enjeux et commencent déjà à s’adapter. La troisième mi-temps s’annonce passionnante (si on peut la suivre en clair hi hi). À voir comment médias traditionnels et créateurs vont cohabiter, à qui chacun va s’adresser et surtout combien de temps tout ça va durer ? Parce que la Gen Z d’aujourd’hui sera, il faut l’avouer, les Boomers de demain… Et ça, ça va bousculer pas mal de choses ! C’est peut-être un but contre notre camp, mais quand c’est un retourné acrobatique, chez les zoomers on applaudit quand même !