Beyoncé, Bruce Springsteen, Taylor Swift, Billie Eilish – Les démocrates menés par Kamala Harris avaient réuni les Avengers d’Hollywood pour tenter de sauver l’Amérique en 2024. Spoiler : ils ont flop. Face à la campagne de Donald dopée à la testostérone toxique et à la propagande myso  sur X (Twitter pour les nostalgiques), la dream team des stars n’a pas suffi. Pourquoi ? Parce que les mégastars ont été méga-inaudibles, notamment auprès des populations méga-précaires, celles qui subissent de plein fouet l’inflation, la crise du logement et le sentiment de déclassement.

On peut alors se demander si les célébrités sont vraiment les meilleures porte-paroles d’un discours progressiste. 

 Primo, on ne va pas se mentir, les mégastars mobilisent surtout leur propre fanbase, déjà acquise à leur cause. Prenons Taylor Swift, qui a appelé ses fans à soutenir Kamala Harris. Selon une étude Ipsos, 81 % des sondés ont déclaré que cet appel n’avait aucun impact sur leur vote. Les Swifties étaient déjà dans le camp démocrate. C’est comme les formations antisexisme non obligatoires en entreprise : seuls les déjà sensibilisés viennent. Taylor a peut-être convaincu quelques-uns à se déplacer jusqu’aux urnes, mais pas plus. 

Ensuite on a le vrai problème : pour beaucoup d’Américains, les stars d’Hollywood sont déconnectées des réalités de leur quotidien. Et franchement, qui peut entendre Harrison Ford parler d’écologie alors qu’il se déplace exclusivement en jet privé ? Et en cherchant le soutien de ces figures, les démocrates accusent la même image, se coupant ainsi des classes populaires. Les stars symbolisent un mode de vie ultra-privilégié, alors que beaucoup d’électeurs ont du mal à boucler leurs fins de mois. Résultat : ça renforce la méfiance envers le progressisme, perçu comme une idéologie élitiste hors-sol et Trump s’en nourrit.

Le message d’une Taylor Swift ou du « Boss » (Bruce Springsteen pour nos lecteurs trop Gen Z) ne passe pas dans l’Amérique rurale, celle qui fait la différence dans les swing states. 

 À la question “est-ce que les Mégastars sont les meilleures porte-paroles d’un discours progressiste?”. Clairement, non. Elles restent importantes pour pousser leur base à se déplacer mais contrairement à une pub Chanel, tout ne doit pas reposer sur elles, imo (In My Opinion).