Hot girl summer ?

Tous les étés depuis la sortie du son de Megan Thee Stallion du même nom, l’expression “hot girl summer” re-pop sur les réseaux sociaux. Une expression qui reflète et revendique l’envie d’un été libérateur et empowering pour les femmes, le tout via la réappropriation de sa sexualité et de sa capacité à séduire.

 

Sauf que dans les faits, la Gen Z n’est plus si friande que ça de ces étés placés sous le signe de la sexualité libérée. En février 2023, une étude Ifop montrait que 43 % des jeunes Français de 18 à 25 ans n’avaient connu aucun partenaire sexuel durant l’année écoulée. Il y a 8 ans, c’était seulement 25%. No judgementintended (pas le genre des Zoomers). Mais ça questionne 🤔.

 

Les explications possibles sont nombreuses. On ne peut pas ignorer les conséquences du Covid sur l’isolement et le sociabilité, corrélées aussi à la fermeture de lieux de rencontres comme les boîtes de nuit (20% des établissements auraient disparu après le Covid…). Les sociologues expliquent aussi cette “abstinence” par une augmentation des exigences que l’on porte sur son partenaire, qui vient forcément dévaloriser la culture des coups d’un soir. On peut aussi imaginer que l’ultra-disponibilité et consommation de contenu pornographique retire à l’acte sexuel partagé sa désirabilité 🔞. Enfin, la valorisation des relations amicales (bien le genre des Zoomers pour le coup), une forme d’amour et d’engagement plus flexible et finalement plus adaptée à nos modes de vie contemporains, désacralise aussi sûrement la sexualité et le couple.

 

Mais nous on pense aussi que la libération sexuelle qu’on nous promet depuis 50 ans et dont on parle dans la musique, n’a peut-être jamais vraiment eu lieu. Certes, on nous dit de faire ce qu’on veut. Mais est-ce suffisant pour déconstruire des siècles de normalisation et de prédétermination de la sexualité ? La réécriture du rapport amoureux et sexuel – dans un monde post Me-Too et tout en questionnant les rapports de genre – c’est un gros chantier 🏗. On s’y attelle