Avec l’équipe des zoomers on est tombé sur un phénomène intéressant : l’auto-diagnostic des troubles neurodéveloppementaux sur les réseaux sociaux. On s’est dit que ça pouvait être pertinent de porter un regard sur le sujet vu sa complexité (nb : on n’est pas médecins et on n’a pas vocation à être exhaustifs, dsl 🫶🏻).
Pour poser les bases et comprendre l’ampleur de la pratique, quoi de mieux que des chiffres ? Une récente étude (TEBRA, 2023) a démontré que 30 % des participants de la génération Z s’étaient diagnostiqués eux-mêmes un problème de santé mentale et/ou neurodéveloppemental à partir des contenus vus sur les réseaux sociaux.
Mais concrètement, comment ça s’opère sur les réseaux ?
- L’apparition d’un argot comme “my ‘tism” ou “my aurizzm” et de memes (on te laisse chercher “meme adhd” comme un·e grand·e).
- Une grande viralité du sujet sur les réseaux sociaux avec plus de 35 milliards de vues Tik Tok sur le tag “ADHD” et 33.5 milliards sur le tag “autism”.
- Un entre-soi communautaire avec 332k membres sur r/autism et 1.8m de membres sur r/ADHD, mais aussi des influenceurs qui vulgarisent et déstigmatisent ces troubles comme neurodivergent_lou (TSA) avec 258k abonnés et the_mini_adhd_coach (TDAH) avec 594k abonnés.
Après cette (longue) introduction, la question qui te brûle les lèvres c’est sûrement “ok, mais pk 🧐 ?”.
Tout d’abord, on a pu constater que ces troubles sont sous-diagnostiqués pour plusieurs raisons :
- Ces troubles font partie d’un “spectre” : pour faire simple, ils se manifestent différemment selon les individus.
- Le sexisme (encore oit fumier ?) : la recherche médicale souffrant de biais sexistes et les études étant surtout effectuées sur des hommes, des symptômes propres aux femmes peuvent être difficilement repérés.
- L’absence de démarches : ces troubles neurodéveloppementaux sont présents dès la naissance, pour autant on a tous connu un enfant “ un peu spécial” ou “un peu trop agité” à l’école qui n’a jamais eu l’opportunité d’être suivi par un médecin spécialiste. (Faute de temps, d’argent ou de connaissance de la part des parents.)
Ensuite, on peut parler du biais cognitif qu’est l’effet Barnum 🤓, en gros les individus vont considérer une description générale et floue de traits de personnalité comme s’appliquant précisément à leur personnalité. (comme avec les horoscopes).
Ainsi, on peut dire qu’il y a quelques limites à cette pratique comme la désinformation ou le risque que certaines personnes excusent leurs comportements par un trouble qui n’est pas diagnostiqué (non Titouan, ta flemme n’est pas forcément causée par un TDAH). Nous on trouve ça positif parce que ça participe à la déstigmatisation et à la reconnaissance de ces sujets et que l’autodiag (pour les intimes 🫦) peut être la première étape vers la consultation d’un médecin spécialiste, a.k.a une démarche galère avec 2 à 4 ans d’attente pour établir un diagnostic.