LES (D)ROI(T)S DU SILENCE

Le 27 août dernier aurait pu être une date à marquer d’une pierre blanche. Depuis plusieurs jours sur Twitter courrait une rumeur folle : le grand retour du one and only NEKFEU aka Nek le Fennec. 👀 Après un dernier album en solo il y a 4 ans, les fans (nombreux chez les Zoomers) avaient cru décrypter dans ses sons à l’ancienne des indices confirmant son come-back. Eh ben non, finalement le kickeur n’a pas fait son retour (oui on a versé une petite larme !!) 🥲, et pour certains fans ça ne passe pas.

 

Du coup par ici ça a créé le débat sur les frontières des droits des artistes et de l’accord tacite qu’ils passent avec leurs fans. Quand un artiste commence à percer, généralement, il se doit d’être omniprésent pour générer de l’adhésion et se créer une fanbase fidèle et solide. Sorties d’EP, concerts, festivals, interviews, films, réseaux, il y a une injonction à renforcer le lien avec le public coûte que coûte. Mais quand un artiste veut poser le mic ou ralentir le rythme, ça lui est direct reproché voire interdit.

 

C’est à se demander si le succès ne se transforme pas en un genre de pacte avec le diable qui prive les artistes de tout droit humain. Suicides, drogues, paparazzis, Club des 27, beaucoup de souffrances qui viennent en plus mythifier de manière assez glauque leur parcours. C’est d’autant plus le cas pour les stars, les idoles qui sont trackées sur les réseaux et IRL, allant jusqu’à être poursuivies par des stalkers comme Taylor Swift. Objets publics et collectifs, on oublie trop souvent qu’ils restent des individus comme toi et moi, que leur équilibre et leur santé physique et mentale sont aussi à préserver.

 

Certains anticipent cette notoriété éclair avec des subterfuges pour conserver leur liberté et leur vie privée. C’est le cas pour les Daft Punk avec leur casque, Sia avec ses perruques ; mais sans toujours y parvenir comme le groupe Radiohead qui, en voulant tenter un sabotage de carrière avec Creep, a en fait créé un banger historique.

 

Mais alors, comment garantir le droit au silence, le droit de se retirer (temporairement ou non) de la sphère publique ? Souvent considérés comme des marques, les artistes peuvent-ils eux aussi disparaître sans laisser de trace & sans être accusés de mettre en place une stratégie de la rareté ?  La question reste posée, et anyway chaque artiste cherche à retrouver sa liberté et son humanité à sa façon (#Freeatlast). Mais il en va aussi de la responsabilité de chacun d’entre-nous de leur accorder. 🫶